© Nanabozho (Gichi Wabush)

Dernière mise à jour: 25 mai 2007

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Le Vinaya Pitaka, première division du Tipitaka, est la structure textuelle sur laquelle est construite la communauté monastique (Sangha). Il ne comprend pas seulement les règles qui gouvernent la vie de tout  bhikkhu (moine) et bhikkhuni (nonne) theravadins, mais aussi une foule de procédures et de conventions d'étiquette qui permettent des relations harmonieuses, que ce soit entre les moines et entre les moniales, qu'entre eux et leurs soutiens laïcs dont ils dépendent pour leurs besoins matériels.

Lorsque le Bouddha fonda le Sangha, la communauté vivait au départ en harmonie sans qu'il soit besoin d'un code de conduite. Avec la montée en importance du Sangha et son évolution en une société plus complexe, il était inévitable que des occasions surgissent où un membre se comporterait de façon inappropriée. Chaque fois qu'un  de ces cas était porté à l'attention du Bouddha, il établissait une règle et une punition appropriée pour l'offense, pour dissuader toute future inconduite. La réprimande standard du Bouddha était en elle-même un puissant correctif:

Cela ne convient pas, homme stupide, cela ne va pas, cela n'est pas correct, c'est indigne d'un reclus, ce n'est pas légal, cela ne doit pas être fait. Comment as-tu pu, homme stupide, t'étant engagé sous ce Dhamma et cette Discipline qui sont bien enseignés, [commettre une telle offense]?... Ce n'est pas, homme stupide, pour le bénéfice des non-croyants, ni pour l'augmentation du nombre des croyants, mais, homme stupide, c'est au détriment et des non-croyants et des croyants, et cela entraîne du doute chez certains.

The Book of the Discipline, Part I, by I.B. Horner (London: Pali Text Society, 1982), pp. 36-37.

La  tradition monastique et les règles sur lesquelles elle est construite sont parfois naïvement critiquées — en particulier ici, en Occident — comme étant dépassées par rapport à la pratique "moderne" du Bouddhisme. Certains voient le Vinaya comme un retour à un patriarcat archaïque; fondé sur une méli-mélo de vieilles règles et coutumes — de mignonnes reliques culturelles qui ne font qu'obscurcir l'essence de la "vraie" pratique bouddhiste. Cet conception erronée néglige un aspect crucial: c'est grâce aux lignées ininterrompues de moines et moniales qui ont maintenu et protégé de façon constante les règles du Vinaya depuis presque 2,600 ans si nous pouvons aujourd'hui nous payer le luxe de recevoir l'inestimable enseignement du Dhamma. Sans le Vinaya, et ceux qui continuent de le faire vivre aujourd'hui, il n'y aurait pas de Bouddhisme.

Il est utile de garder à l'esprit que le nom que le Bouddha donnait à la voie spirituelle qu'il enseignait était "Dhamma-vinaya" — la Doctrine (Dhamma) et la Discipline (Vinaya) — ce qui suggère un corps de sagesse et un entraînement éthique intégrés. C'est ainsi que le Vinaya est une facette indispensable ainsi que le fondement de tous les enseignements du Bouddha, inséparable du Dhamma, et digne d'étude par tous les adeptes — laïcs et ordonnés. Les pratiquants laïcs y trouveront des leçons de vie sur la nature humaine, des indications sur la façon d'établir et maintenir une communauté ou organisation harmonieuse, et de nombreux enseignements profonds du Dhamma lui-même. Mais sa plus grande valeur reste peut-être sa capacité d'inspirer au laïc de considérer les extraordinaires possibilités que présente une vie de véritable renoncement, vécue en plein accord avec le Dhamma.


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