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 Samyutta Nikaya IX.1

Alavaka Sutta

Au yakkha Alavaka

D'après la traduction du pali à l'anglais par Thanissaro Bhikkhu.
Pour libre distribution. Cet ouvrage peut être republié, reformaté, réimprimé et redistribué par n'importe quel média. L'auteur désire cependant que toute ces republications et redistributions soient mises à disposition du public librement et sans restriction aucune, et que les traductions et autres travaux dérivés soient clairement identifiés comme tels.


Note du traducteur: Ce discours est la source de nombreux proverbes fréquemment cités dans les pays théravadins. En 1982, alors que la Thaïlande fêtait le deux-centième anniversaire de la fondation de la dynastie régnante, Sa Majesté le Roi a structuré son discours du trône au peuple thaï autour des quatre qualités mentionnées dans le dernier verset du Bouddha.


J'ai entendu qu'à une occasion le Béni du Ciel était à Alavi dans l'antre du  yakkha Alavaka. Le yakkha Alavaka alla donc trouver le Béni du Ciel et, dès son arrivée, lui dit: "Sors d'ici, contemplatif!"

[Disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel sortit.

"Entre, contemplatif!"

[Disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel entra.

Une seconde fois... Une troisième fois, le yakkha Alavaka dit au Béni du Ciel, "Sors d'ici, contemplatif!"

[Disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel sortit.

"Entre, contemplatif!"

[Disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel entra.

Alors, une quatrième fois, le yakkha Alavaka dit au Béni du Ciel, "Sors d'ici, contemplatif!"

"Je ne sortirai pas, mon ami. Fais ce que tu as à faire."

"Je vais te poser une question, contemplatif. Si tu ne peux pas y répondre, je posséderai ton esprit ou je t'arracherai le coeur ou, te saisissant par les pieds, je te jetterai de l'autre côté du Gange."

"Mon ami, je ne vois personne dans tout le cosmos avec ses devas, Maras et Brahmas, ses contemplatifs et ses prêtres, ses nobles et ses roturiers, qui puisse posséder mon esprit ou m'arracher le coeur ou, me saisissant par les pieds, me jetter de l'autre côté du Gange. Mais néanmoins, demande-moi ce que tu veux."

[Alavaka:]

Quelle	est la plus grande richesse d'une personne?
Qu'est-ce qui, quand on le pratique bien, apporte le bonheur?
Quelle est la saveur la plus haute?
En vivant de quelle manière
dit-on avoir la meilleure des vies?

[Le Bouddha:]

La conviction 	est la plus grande richesse d'une personne.
Le Dhamma, quand on le pratique bien, apporte le bonheur.
La vérité est la saveur la plus haute.1
C'est en vivant avec discernement,
qu'on est dit avoir la meilleure des vies.

[Alavaka:]

Comment 		traverse-t-on le courant?
Comment traverse-t-on la mer?
Comment qu'on surmonte la souffrance et le stress?
Comment une personne est-elle purifiée?

[Le Bouddha:]

C'est par la conviction	qu'on traverse le courant.
C'est par la vigilance, qu'on traverse la mer.
C'est par la persistance qu'on surmonte la souffrance et le stress.
C'est par le discernement qu'une personne est purifiée.

[Alavaka:]

Comment 		obtient-on le discernement?
Comment trouve-t-on la richesse?
Comment obtient-on l'honneur?
Comment s'attache-t-on des amis?
Zn passant de ce monde
au
monde prochain,
comment faire pour ne pas s'attrister?

[Le Bouddha:]

Convaincu du Dhamma de l'arahant
pour arriver à la Libération,
— attentif, observant —
celui qui écoute bien
obtient le discernement.
En faisant ce qui convient,
en supportant les fardeaux,
celui qui a l'initiative
trouve la richesse.
C'est par la vérité
qu'on obtient l'honneur.
C'est par le don
qu'on s'attache des amis.

Doté de ces quatre qualités,
— vérité,
auto-contrôle,
énergie,
abandon —
qu'un maître de maison de convictions,
quand il décède, ne s'attriste pas.

Maintenant, demande à d'autres,
des prêtres et des contemplatifs ordinaires,
si rien de mieux que
vérité,
auto-contrôle,
endurance,
et abandon
se trouvent ici.

[Alavaka:]

Comment pourrais-je demander
à des prêtres et des contemplatifs ordinaires? —
aujourd'hui que je comprends vraiment
ce qui bénéficie
à la vie prochaine.

Ce fut vraiment pour mon bien-être
que l'Eveillé est venu
rester à Alavi.
Aujourd'hui je comprends
où ce qui est donné
porte de grands fruits.

J'irai de village en village,
de ville en ville,
rendant hommage à Celui qui s'est éveillé tout seul
et à la vraie justesse du Dhamma.

Note

1. Il s'agit apparemment d'une référence au concept de "saveur" (rasa) dans la théorie esthétique indienne. Pour plus de détails, voir Introduction to Dhammapada: A Translation.

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Version anglaise d'origine:
http://www.accesstoinsight.org/tipitaka/sn/sn10/sn10.012.than.html