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 Sutta Nipata III.12

Dvayatanupassana Sutta

La contemplation des dualités

D'après la traduction du pali à l'anglais par Thanissaro Bhikkhu.
Pour libre distribution. Cet ouvrage peut être republié, reformaté, réimprimé et redistribué par n'importe quel média. L'auteur désire cependant que toute ces republications et redistributions soient mises à disposition du public librement et sans restriction aucune, et que les traductions et autres travaux dérivés soient clairement identifiés comme tels.


J'ai entendu qu'en une occasion, le Béni du Ciel demeurait près de Savatthi au Monastère de l'Est, le palais de la mère de Migara. Donc, en cette occasion -- le jour d'Uposatha du quinze, la nuit de la pleine lune -- le Béni du Ciel était assis en plein air, entouré par la communauté des moines. Tout en promenant son regard sur la communauté des moines qui gardait le silence, il s'adressa à eux: "Moines, si quelqu'un demande, 'Votre écoute des enseignements qui sont habiles, nobles, qui font avancer, qui mènent à l'éveil à soi-même, est un prérequis à quoi?' il faut lui répondre, 'C'est afin de connaître les qualités des dualités telles qu'elles sont réellement.' De quelle dualité parlez- vous?' 'Ceci est l'angoisse. Ceci est l'origine de l'angoisse': c'est là une contemplation. 'Ceci est la cessation de l'angoisse. Ceci est la voie de la pratique qui mène à la cessation de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Ceux qui ne discernent pas l'angoisse,
ce qui met l'angoisse en jeu,
et là où elle cesse totalement,
    sans trace;
qui ne connaissent pas la voie,
la direction vers l'apaisement de l'angoisse:
    infirmes
dans leur libération par l'attention
et par le discernement,
    incapables
d'en finir,
    ils se dirigent tout droit
    vers la naissance et la vieillesse.

Mais ceux qui discernent l'angoisse,
ce qui met l'angoisse en jeu,
et là où elle cesse totalement,
    sans trace;
qui discernent la voie,
la direction vers l'apaisement de l'angoisse:
    accomplis
dans leur libération par l'attention
et par le discernement,
    capables
d'en finir,
    ils ne se dirigent pas
        vers la naissance et la vieillesse.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de l'acquisition en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cette acquisition-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Les multiples angoisses
qui entrent en jeu dans le monde,
proviennent de l'acquisition en tant que leur cause.
Quiconque ignore [ceci]
crée l'acquisition.
Le sot, celui qui vient à l'angoisse
    encore et encore.
Subséquemment, discernant [ceci],
vous ne devriez pas créer l'acquisition,
lorsque vous contemplez la naissance,
comme ce qui met l'angoisse
    en jeu.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de l'ignorance en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cette ignorance-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Ceux qui font le voyage de l'errance
à travers la naissance et la mort, encore et encore,
    dans cet état-ci
    ou n'importe où d'autre,
cette destination ne fait que passer par l'ignorance.
Cette ignorance est une grande illusion
à cause de laquelle ils errent
depuis très, très longtemps.
Alors que les êtres immergés dans la claire connaissance
ne vont pas vers un devenir ultérieur.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de la fabrication en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cette fabrication-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Toute angoisse qui entre en jeu
provient toute entière de la fabrication
    en tant que condition
    nécessaire.
Avec la cessation de la fabrication,
    il n'y a plus d'angoisse
    qui entre en jeu.
Sachant cet inconvénient --
que l'angoisse qui provient des fabrications
    en tant que condition
    nécessaire --
avec l'apaisement de toute fabrication,
avec la cessation de la perception:
    c'est ainsi qu'on met
    fin à l'angoisse.
Connaissant ceci comme c'est réellement,
un obtenteur-de-sagesse
    voit correctement.
    Voyant correctement,
    le sage --
venant à bout des chaînes de Mara --
    ne s'avance plus vers un autre devenir.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de la conscience en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cette conscience-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Toute angoisse qui entre en jeu
provient toute entière de la conscience
    en tant que condition
    nécessaire.
Avec la cessation de la conscience,
    il n'y a plus d'angoisse
    qui entre en jeu.
Sachant cet inconvénient --
que l'angoisse qui provient des fabrications
    en tant que condition
    nécessaire --
avec l'apaisement de la conscience, le moine
    libre de la faim
    est totalement délié.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière du contact en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de ce contact-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Pour ceux qui sont dominés par le contact,
flottant dans le courant du devenir,
suivant une piste misérable,
    la fin des chaînes
    est encore bien loin.
Alors que ceux qui comprennent le contact,
ravis de s'apaiser par le discernement,
    eux, perçant à travers le contact,
    libres de la faim,
    ils ont totalement déliés.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de la sensation en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cette sensation-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Sachant que
tout ce qu'on ressent --
plaisir et douleur,
ni plaisir ni douleur,
au dedans comme au dehors --
est angoissant,
trompeur,
dissolvant,
le voyant disparaître
à chaque contact,
            chaque
            contact,
il le sait juste là:
    juste avec la fin de la sensation,
    il n'y a plus d'angoisse
    qui entre en jeu.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de l'envie insatiable en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cette envie insatiable elle-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:       

Avec l'envie insatiable pour compagne, un homme
erre très, très longtemps.
Ni dans son état ici
ni nulle part ailleurs
ne va-t-il au-delà
    de l'errance -    plus loin.
Sachant cet inconvénient --
que l'envie insatiable met l'angoisse en jeu --
libre de l'envie insatiable,
dépourvu d'attachement,
attentif, le moine
vit la vie errante.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de l'attachement en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cet attachement-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

C'est de l'attachement en tant que condition nécessaire
    que vient le devenir.
Celui qui est venu à être
    s'en va
    vers l'angoisse.
    Il y a la mort
pour celui qui est né.
C'est là l'entrée en jeu
    de l'angoisse.
Ainsi, avec la fin de l'attachement, le sage
    voyant correctement,
    connaissant directement
    la fin de la naissance,
ne s'avance pas vers une naissance ultérieure.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière des troubles émotifs en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de ce trouble émotif-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Toute angoisse qui entre en jeu
provient toute entière des troubles émotifs
    en tant que condition
    nécessaire.
Avec la cessation des troubles émotifs,
    il n'y a plus d'angoisse
    qui entre en jeu.
Sachant cet inconvénient --
que l'angoisse qui provient des troubles émotifs
    en tant que condition
    nécessaire --
avec la renonciation
à tout trouble émotif,
un moine libéré dans le non-trouble,
son envie insatiable de devenir,    écrasée,
son mental en paix,
son errance dans la naissance totalement terminée:
    il n'encourt pas de naissance ultérieure.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de l'alimentation en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de cet alimentation-même, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Toute angoisse qui entre en jeu
provient toute entière de l'alimentation
    en tant que condition
    nécessaire.
Avec la cessation de l'alimentation,
    il n'y a plus d'angoisse
    qui entre en jeu.
Sachant cet inconvénient --
que l'angoisse qui provient de l'alimentation
    en tant que condition
    nécessaire --
incluant toute l'alimentation,
indépendante        de toute alimentation,
voyant correctement
la délivrance de la maladie
grâce à la fin totale
des fermentations,
    ayant de judicieuses fréquentations,
    bon juge,
lui, un obtenteur-de-sagesse,
va au-delà du jugement,
    au-delà de la classification.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Quelle que soit l'angoisse qui entre en jeu, elle provient toute entière de ce qui est perturbé en tant que condition nécessaire': c'est là une contemplation. 'A partir de l'effacement et de la cessation sans reste de ce qui est perturbé, il n'y a pas de mise en jeu de l'angoisse': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Toute angoisse qui entre en jeu
provient toute entière de ce qui est perturbé
    en tant que condition
    nécessaire.
Avec la cessation de ce qui est perturbé,
    il n'y a plus d'angoisse
    qui entre en jeu.
Sachant cet inconvénient --
que l'angoisse provient de ce qui est perturbé
    en tant que condition
    nécessaire --
le moine renonçant ainsi à la perturbation,
mettant un terme aux fabrications,
libre de perturbations, libre
    d'attachements,
attentif, il vit
la vie errante.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Pour celui qui est dépendant, il y a indécision': c'est là une contemplation. 'Celui qui est indépendant n'est pas indécis': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Celui qui est indépendant
n'est pas
    indécis.
Celui qui est dépendant,
attaché
    à cet état-ci
    ou n'importe où par ailleurs,
ne va pas au-delà
    de l'errance.
Sachant cet inconvénient --
    le grand danger des
    dépendances --
in-
dépendant,
libre d'attachements,
    attentif, le moine
    vit la vie errante.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Les phénomènes sans forme sont plus paisibles que les formes': c'est là une contemplation. 'La cessation est plus paisible que les phénomènes sans forme': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Ces êtres orientés vers les formes,
et ceux qui se tiennent dans le sans-forme,
sans connaissance de la cessation,
reviennent à d'ultérieurs devenirs.

Mais, comprenant la forme,
ne s'arrêtant pas aux choses sans forme,
ceux qui sont libérés par la cessation
sont des gens qui ont laissé la mort         derrière.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Tout ce qui est considéré comme "Ceci est vrai" par le monde avec ses divinités, Maras, et Brahmas, avec ses contemplatifs et ses prêtres, ses personnages royaux et son petit peuple, est vu avec raison par les personnes nobles comme c'est réellement grâce au bon discernement comme étant "Ceci est faux"': c'est là une contemplation. 'Tout ce qui est considéré comme "Ceci est faux" par le monde avec ses divinités, Maras, et Brahmas, avec ses contemplatifs et ses prêtres, ses personnages royaux et son petit peuple, est vu avec raison par les personnes nobles comme c'est réellement grâce au bon discernement comme étant "Ceci est vrai"': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Voyez le monde, avec toutes ses divinités,
qui conçoivent le non-soi comme étant soi.
Retranchés dans le nom et la forme,
ils conçoivent que 'Ceci est vrai.'
Quels que soient les termes dans lesquels ils le conçoivent
ça finit par être autre chose que ça,
    et c'est ça qui est faux à ce propos:
    changeant,
c'est trompeur par nature.
Non trompeuse par nature
est la Libération:
que connaissent les nobles personnes
            comme étant vraie.
Eux, grâce à leur avancée
            vers la vérité,
libres de la faim,
sont totalement détachés.

"Donc, si quelqu'un demande, 'Pourrait-il y avoir une correcte contemplation des dualités d'une autre façon encore?' il faut lui répondre, 'Cela se pourrait.' 'Comment serait-ce?' 'Tout ce qui est considéré comme "Ceci est le bonheur" par le monde avec ses divinités, Maras, et Brahmas, avec ses contemplatifs et ses prêtres, ses personnages royaux et son petit peuple, est vu avec raison comme c'est réellement grâce au bon discernement par les personnes nobles comme "Ceci est angoissant"': c'est là une contemplation. 'Tout ce qui est considéré comme "Ceci est angoissant" par le monde avec ses divinités, Maras, et Brahmas, avec ses contemplatifs et ses prêtres, ses personnages royaux et son petit peuple, est vu avec raison comme c'est réellement grâce au bon discernement par les personnes nobles comme "Ceci est le bonheur"': c'est là une seconde contemplation. Pour un moine qui contemple correctement cette dualité de cette manière -- attentif, ardent, et résolu -- il peut s'attendre à l'un de deux fruits: soit la gnose juste ici et maintenant, ou -- s'il devait demeurer un reste d'alimentation à l'attachement -- le non-retour."

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Ayant dit cela, l'Ainsi Venu, le Maître, dit encore:

Toutes vues, sons, odeurs, goûts,
sensations tactiles, et idées
qui sont     les bienvenues,
            attirantes,
            agréables --
aussi longtemps que l'on dit d'elles
    qu'elles existent,
le monde suppose d'elles
de même que les divinités
            qu'elles sont le bonheur.
        Mais lorsqu'elles cessent,
        ils supposent d'elles
            qu'elles sont angoisse.
Mettre fin à l'identité d'avec soi
les nobles personnes le voient
        comme étant le bonheur.
Ceci est contraire
à ce que voit
le monde dans son ensemble.

Ce dont d'autres disent que c'est bienheureux,
les nobles personnes disent que c'est angoisse.
Ce dont d'autres disent que c'est angoissant,
les nobles personnes savent que c'est le bonheur.
Voyez le Dhamma, difficile à comprendre!
    Ici, ceux qui ne savent pas
    sont confus.
Pour ceux dont les yeux sont voilés,
    c'est     l'obscurité,
                la cécité
    for ceux qui ne voient pas.
Mais pour les bons, c'est évident,
comme la lumière
pour ceux qui voient.
Quoiqu'en leur présence même,
ils ne le comprennent pas --
de bêtes animaux, non adeptes du Dhamma.
Il n'est pas facile
pour ceux qui sont accablés
    par la passion du devenir,
qui sont portés par le flot
    du courant du devenir,
qui tombent au pouvoir de Mara,
    de s'éveiller
    à ce Dhamma.

Qui donc, à part des nobles,
est digne de s'éveiller
à cet état? --
    cet état dans lequel,
    grâce au fait de le connaître correctement,
    ils sont libres de fermentations,
            totalement
                    détachés.

C'est là ce que dit le Béni du Ciel. Gratifiés, les moines se réjouirent des paroles du Béni du Ciel. Et alors qu'était donnée cette explication, le mental de 60 moines, grâce au manque d'attachement, fut pleinement libéré des fermentations.


Voir aussi: DN 15; Iti16; Iti 51; Iti 73; Iti 103
On trouvera le site original à l'adresse suivante
http://www.accesstoinsight.org/canon/khuddaka/suttanipata/snp3-12.html